Alaye, futur Hogon
page précédente:
Une évolution
dans les dessins de Alaye
Ce jour, dimanche 17 janvier 2010,
Alaye me conduit jusqu'à ce qui est pour lui
le Saint des Saints, son rêve ultime.
Pour accéder à ces constructions inhabitées,
vestiges des habitations des Tellems,
il faut grimper au-dessus du village.
Alaye est devenu à Yendouma Atô
celui qui veille sur les Secrets
(masques, fétiches, objets rituels...)
Il s'assure du respect des tabous
et garantit la non-transgression des interdits.
Il fait autorité...
Tout au long de notre montée à travers le village
dans d'étroits passages encaissés
entre hautes clôtures de pierres,
les usuelles salutations à rallonges ricochent,
lancées joyeusement à Alaye depuis les concessions
par des personnes que nous ne voyons pas.
Alaye y fait écho sans trêve d'une voix chantante
qui ne s'interrompra qu'après la dernière maison habitée.
Fabuleuse musique...
Cité interdite au profane, sacrée...
Les Secrets sont enfermés ici,
dans cette case tabernacle ...évidemment inviolable.
Mais pas encore le plus émouvant pour Alaye,
il faut le suivre un peu plus loin, le plus beau est à venir...
C'est derrière ces murs qu'ont vécu, retirés,
les Hogons successifs de Yendouma Atô.
Choisi par les anciens pour être le prochain,
l'aîné des oncles paternels de Alaye s'y installera
après la période de dernière initiation.
Sur la question qui le taraudait en 2008,
Alaye est serein maintenant:
son tour viendra un jour, à son heure.
Mais d'abord, le temps de ses oncles...
"Quand mon père est mort, il est sorti par là"
Il existe deux portes.
Il n'est pas possible pour le Hogon
d'entrer et "sortir" par la même porte.
C'est par cette porte qu'il entre,
puis vit seul derrière.
Quelques très rares hommes, initiés,
sont autorisés à en franchir le seuil.
Alaye souhaite que je continue à lui rendre visite
quand il sera Hogon.
Il viendra avec plaisir m'accueillir devant la porte.
Mais... il ne faudra surtout pas que je sois mouillée,
ni eau de pluie, ni sueur,
et que je n'ai rien de rouge sur moi.
Lui-même aura définitivement cessé de se laver.
Seul le serpent Lébé le nettoiera la nuit
en glissant sur son corps.
Le guide et moi restons respectueusement en retrait
tandis que Alaye va ouvrir LA porte
de ce sanctuaire dont sa qualité d'initié lui autorise l'entrée
et qu'il espère ardemment franchir un jour en tant que Hogon.
Puis se tourne vers moi, et s'adressant uniquement à moi,
m'invite du geste à m'approcher... encore, encore...
au plus près du seuil où je dois m'arrêter.
Comme la porte me cache encore
l'extraordinaire merveille qu'il voudrait que je vois,
il me tient en équilibre, basculée vers lui
qui s'est écarté,
mes pieds toujours rivés au dernier caillou autorisé.
...
et j'ai vu!...
Dans une petite cour, à droite de l'entrée.
Juste le temps d'un coup d'oeil.
Dressée.
Une pierre à sacrifice blanchie,
très haute, bien plus haute qu'un homme,
qui remplit Alaye d'émerveillement et de bonheur.
J'ai vu le coeur et la force du bonheur de Alaye.
toutes les pages de ce carnet, page suivante
cliquer dans l'icône ci-dessous : Mythes Dogons des Origines I
Amma, Yurugu, les Nommo, l'Homme
retour à l'accueil
Les pubs ne sont pas voulues par Roots Voyage et retours
Ne plus les voir sur vos écrans ici comme ailleurs sur internet ?