Fondouq LABBATA impressionnantes Tanneries... FES

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FES el Bali la vieille médina

Au matin, j'aime
... aller dans la médina quand la ville se réveille ...

... saisir ce qui se vit dans les coulisses... un vieux grilladin de pois chiches déjà au travail, le défi de Sysiphe d'un éboueur... entendre -le calme le permet- l'écoulement fantôme de l'eau disparue de la Clepsydre de Bouanania... déjeûner, sur le pavé, d'un yaourt tout frais, dans un gobelet de verre épais, debout à l'entrée d'une boutique juste assez grande pour contenir 2 bidons de lait et le boutiquier...

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Ce matin-là, en bas de Talaa Kbira,
les portes de ce fondouq sont ouvertes,
j'entre sur la pointe des pieds, je me sens quelque peu indiscrète,
on me fait signe d'oser,
sans presque me prêter un regard, ni sortir de sa tâche ...

C'est impressionnant... animal, sanglant, suintant...
tout est comme emmêlé
les hommes à la matière, les matières au lieu...

Je suis entrée dans le fondouq Labbata
qui n'a pas totalement perdu sa fonction d'hôtel
puisque ceux qui travaillent ici logent à l'étage
irrémédiablement immergés dans ces odeurs
et cet univers de laines et peaux imbibées de chaux...

Les peaux trempent dans des bains de chaux plusieurs jours
la laine s'en détache alors sans résistance...
les peaux partiront dans les tanneries
la laine, dite laine "morte"
n'est pas réputée bonne pour les tapis
elle servira pour des matelas, des coussins...

c'est cohérent : séchage de laine...morte
sur les tombes des cimetières de Bab GUISA

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c'est 2 ou 3 jours plus tard, vendredi,
que je suis entrée, autorisée, au coeur des tanneries CHOUWARA

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