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Roots Voyage et Retours
10 mars 2009

Salif MAÏGA est SONGHAÏ

bouton_navigpage précédente:
La fabrique du Bogolan
SÉGOU Mali

 

 

ETHNIES, PEUPLES, GROUPES
APPARTENANCE à... ?
une affaire sérieuse au Mali

posté le 27/03/09

Mon dieu!... les foudres du ciel sur moi!...
j'ai fait un lapsus dans une page précédente!...
voilà-t-y pas que j'avais malencontreusement
rattaché la famille MAÏGA à l'ethnie Bambara !...


honte à moi!!!...

OUF!... un revendiqué nomade, "citoyen de la planète terre", m'a remise sur les rails, c'est paradoxal, par forum interposé (voyageforum),

oups...

MAÏGA est un nom SONGHAÏ !

au Mali, tout le monde le sait !!!... il faut rectifier ça tout-de-suite, avant que l'un d'entre les MAÏGA ne le voit...

... Voilà un truc que j'avais
pourtant bien compris, Salif MAÏGA est SONGHAÏ!...


banni_re_ethniesportraits

 

Je l'ai su dés le premier soir (voir "je campe à Ségou"et "Kala, mon 1er campement"), à mon arrivée chez lui...

Amadou, venu me chercher à la gare des bus de SEGOU en l'absence de son frère Salif, m'avait pourtant bien raconté leur parcours, à la nuit tombée, sous l'auvent, en partageant son repas de capitaines avec moi (capitaine: LE poisson).

Sûr que j'avais bien noté son insistance à se revendiquer SONGHAÏ, venu de plus au nord, de la région de Tombouctou, car les Songhaï, sais-tu, n'ont pas peur de partir loin ... d'ailleurs lui,il a vécu un paquet d'années au Burkina Faso, qu'il a parcouru en tous sens, ainsi que des tas d'autres pays, pour faire du commerce,... les frontières?... pas d'problème !... car, je dois le savoir, un songhaï est malin et débrouillard... et diplomate.... et savoureuses anecdotes à l'appui dans la nuit avancée ...


et sûr que j'avais bien noté la fierté que l'on a à être Songhaï...

et qu'on ne voudrait pour rien au monde être assimilé aux bambaras bien que résidant au beau milieu de leur région-berceau.

Salif lui-même revendique son appartenance Songhaï assez souvent...


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Une des filles de Salif me demande innocemment dans un grand sourire:

"Comment tu trouves, COULIBALY ?... tu trouves que c'est joli?... ça te plaît?..."


pour ajouter tout-de-suite après en tordant le nez :

"moi, j'aime pas!... c'est pas bien!... ici, il y en a partout... nous, on dit Coulibaly pour se moquer!..."


et m'en fait la démonstration tout-de-suite, pliée de rire, en pointant son doigt sur chacun de nous, dont sa soeur ...

"Coulibaly!...Coulibaly!"...
... qui ne trouve effectivement pas ça plaisant... toute fâchée, poursuit la moqueuse et lui donne des taloches...


... ce jour où Salif m'explique pourquoi il a donné le nom de COULIBALY à l'enfant trouvé abandonné, à moitié mort, derrière chez lui, qu'il a recueilli et qui ne connaît pas son nom de famille ... car il ne désespère pas de trouver ses parents, dont il se dit, si l'enfant est de la région, qu'ils sont plus probablement Bambara qu'autres, et qu'il faut respecter cela, d'où le choix de ce nom.

Car SALIF est un vieux monsieur...
VIEUX, dans le sens qu'on lui donne en Afrique : SAGE

... tous ces enfants vivent ensemble et sont compagnons de jeux.

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MATHIA COULIBALY est BAMBARA,


descendant direct de Biton COULIBALY
célèbre Roi de l'empire BAMBARA de SEGOU


Sûr que j'ai noté la fierté que l'on a à être Bambara ... et à se nommer COULIBALY.

 

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 Je l'avais compris dés notre première rencontre, sur les quais de MOPTI... J'avais fait demi-tour vers lui pour le remercier d'une attitude qui m'avait étonnée et qui me témoignait du respect. Il a égrené sa généalogie pour se présenter.

Car, juste avant, j'avais saisi son exigence de dignité pour lui et pour les autres, alors que, rentrant de sa journée de travail, sans se faire remarquer ni élever la voix, il avait arrêté dans mon dos l'ado qui m'avait lancé un joyeux "bonjour!... Madame Tranquille!"... avait pris le temps de lui dire quelques mots... et me voilà cet ado, tout penaud devant moi, désolé d'avoir pu par ignorance me blesser et me présentant ses excuses avec humilité...

("bonjour, Madame- Monsieur tranquille"... savoir qu'on l'entend dans les villes assez souvent quand on est toubabou... on débranche!)

car Mathia est un vieux monsieur,
VIEUX comme on l'entend en Afrique, c'est-à-dire SAGE... il est responsable de ce dont il est témoin et croit en la force du mot ...

MATHIA est BAMBARA

... et ne voudrait pour rien au monde être pris pour autre quelqu'un qu'un BAMBARA ... même s'il s'est éloigné de ses racines en s'installant à MOPTI où il est patron, associé à d'autres membres de sa famille, de la Compagnie Fluviale SOCO, d'énormes pinasses marchandes qui font le lien entre tous, tout et partout sur le NIGER.

Sûr que je l'ai noté quand il m'a invitée, quelques jours après, à boire chez lui le thé... mais pas le thé des fainéants, ah, non!... pas le thé bouffeur de temps prétexte à rien faire qu'on met trois fois à chauffer dans une théière où il n'y a rien à boire, un thé qui n'est même pas d'ici, qui n'existait pas avant, personne ne le faisait avant au Mali ... sauf vraiment tout au nord, près de la Mauritanie, les touaregs... Avant, on faisait dans TOUT le Mali le thé BAMBARA, en une seule fois, une bonne fois, dans une grande théière, avec de la verveine, de la cardamone et des épices... c'est celui-là qu'il va me faire goûter et je vais voir, je vais l'aimer !... l'autre thé (voir "le temps du thé"), il ne le fait pas.

J'ai aimé, j'ai aussi aimé le moment sur sa terrasse près de la mosquée ancienne ... et les histoires... et l'histoire... et son amour des arbres...

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OUMAR TEMBELY est DOGON

et sûr que j'ai bien noté la fierté qu'on a à être DOGON... et qu'on ne peut les confondre avec les autres maliens ... car les DOGONS sont un peuple à part, très différent, rien de commun... et unis et solidaires!... avec cette règle que le groupe doit calquer son pas sur celui du plus faible car personne ne doit rester en chemin, question d'honneur.

Artistes, tisserans, forgerons et agriculteurs... mais pas bergers!...
Berger, c'est le travail des PEULS...  mais ces peuls-là, tu ne sais pas comment ils sont riches, ils le montrent pas mais ils sont très très riches : ils prennent des zébus pour garder les troupeaux et ils finissent par en avoir beaucoup, plus que les dogons...tu as vu les bijoux de leurs femmes?...

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BARRY est un nom PEUL
et Ali Barry est de mère DOGON,
grandi en pays Dogon
mais ne se reconnaît pas
dans les croyances animistes Dogon
partagées par sa famille.
Directeur du collège de SANGHA,
il considère le non-accès aux livres
un "crime contre l'humanité"...

Où se situe-t-il lui-même ?

 

 

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Songhaï Bambara Touareg Bobo Dogon Peul Bozo ...

Une appartenance au groupe est vécue comme essentielle
(j'avais remarqué en pays Dogon : à la question "comment tu t'appelles?"... la réponse est le nom de famille, sans même le prénom. D'une part, l'individu ne se met pas en avant, il fait d'abord partie d'une famille et d'autre part, avec son nom de famille, on sait le situer, et le situer est important dans la vie sociale, d'aprés ce que m'a expliqué Oumar).

Témoin extérieur, j'ai vu les tiraillements respect-ouverture-tolérance-intolérance-acceptation-coopération-mépris comme des va-et-vient communs à tous, associés à cette grande fierté d'être de cette ethnie-là et pas d'une autre, le sentiment d'appartenir à LA communauté aboutie et supérieure à toutes les autres...

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... et les hors-classes?
on en fait quoi?

 

... pour illustrer cette situation, un exemple, emprunté à Hery/Herbert, allemand, africaniste...(son message du 16/03 sur le forum pré-cité, avec son autorisation et je l'en remercie):

extraits : "...de nos jours, la situation se révèle beaucoup plus complexe (...)

Un exemple : mon professeur de bambara s'appelle Diallo, né et grandi en plein milieu bambara de Ségou (...), aujourd'hui domicilié à Bamako. (...)Il ne parle aucun mot peul. (...) (... M. Diallo est linguiste, maître de conférence à l'université de Bamako mais il parle une seule langue africaine, le bambara ; à Mopti, on rencontre de nombreux commerçants et autres qui parlent à la perfection cinq, six, sept langues (...))...

DIALLO est un patronyme peul, un clan qui s'est séparé d'un des quatre clans archaïques Peul, les Jall (...)

(...)j'ai essayé de parler avec lui de ce sujet : en vain, il n'a accepté aucune fulanity [appartenance au groupe peul] relativement à sa personne ni sa famille. Zéro. "je suis bamananké, homme bambara". Point!

(...)Un Diallo ou Sibide de la deuxième ou troisième génération, né à Bamako, vivant en dehors du milieu peul et ne maîtrisant pas la complexe langue [peule], est-il encore un [Peul]?!

Dans la perspective des [peuls]du Massina, un Peul ne suivant plus leur "way of life" (Kaasa en peul), n'est considéré l'un des leurs que partiellement.
On le méprise, parce-qu'il ne parle plus le peul mais le bambara et est donc compté parmi les "Noirs"... Ils se voient eux-mêmes comme"Rouges"...
De plus, les peuls parlent souvent et en général avec mépris d'autres groupes ethniques du Mali et ailleurs,(...). Ils les considèrent comme haabe (au singulier kaado).
Kaado veut dire a. Dogon
                           b. Africain non-peul (=médiocre, au sens de "barbare")
                           c. païen ou idolâtre..."

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et pour clore mon chapître,
et quand bien même nous parlons ici
de groupes ethniques et non de races
je pique encore à Herbert :

"les races existent dans les têtes
de ceux et celles qui VEULENT penser en ces catégories
pour se démarquer consciemment d'autres hommes..."

et livre le tout à votre réflexion


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les PUBS!!!..... colère!

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Commentaires
A
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> J'avoue être perplexe devant votre demande.<br /> <br /> Il me semble que si vous préparez un livre sur les enfants maliens (?!), la première chose à faire est d'aller au Mali les rencontrer, et si leurs parents et eux-mêmes sont d'accord, prendre quelques photos... et sinon, vous abstenir.<br /> <br /> Alors non, vous n'êtes pas autorisé à utiliser en aucune façon les photos que j'ai mises en ligne. Ces photos concernent des personnes, enfants ou adultes, avec qui j'ai passé du temps et vécu des choses, et pour une bonne partie d'entre eux, avec qui j'ai gardé des relations...
T
Vous en avez de jolies. Je prépare un livre sur les enfants maliens d'éthnies différentes - vous voulez me fournir pour ce livre des photos qui identifie chacune?<br /> <br /> amitiés TALL
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