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Roots Voyage et Retours

5 mars 2009

Atteindre Yendouma Atô... falaises de Bandiagara

avant_dogonpage précédente:
Sur le plateau
des trois Youga

 

 

Sur la carte, un couloir
entre les trois Youga et la falaise de Bandiagara...

Mais à échelle humaine, vraie plaine...
Des champs fertiles malgré le sable qui gagne.

Après la grimpette et le parcours plateau,
On la traverse plein soleil, pleine chaleur.
(J'ai, pour la 1ère fois de ma vie,
déjà souffert de la soif sur le plateau, page précédente
)

 

champs_youga piri

Nous quittons Youga Piri... cap vers les falaises.

 

pompe pompe

En chemin, là où plus souvent nous voyions les femmes,
corvée d'eau bien comprise, et l'âne pour porter.

Allez, on y va... progression:

plaine_entre_les_Youga_et_la_falaise
les_pieds_dans
sous_la_chaleur
dans_les_éboulis_invisible_Yendouma

et enfin, là, devant, Yendouma... si! ouvrez les yeux!
...à la lisière des arbres...
ah, oui... OK! votre oeil n'est pas encore fait...

Quoi?... vous n'avez pas cliqué dans photos pour agrandir?...
ben alors!?...

Bon!... j'explique... mon oeil qui commence à s'affûter
a repéré les typiques greniers à fourrage,
éparpillés dans les champs au loin devant nous,
dans la zone des arbres.
Jamais très loin d'un village, ces greniers...
A repéré aussi les huttes des bergers peuls
à qui on confie les troupeaux.
huttes_dans_les_éboulis_invisible_Yendouma

ce que vous auriez vu en écarquillant les quinquets
(extrait agrandi de la photo précédente)

...

réserves_de_fourrage

Nous y voilà...
Même si ça ne va pas vous sauter aux yeux,
Yendouma est là, tout près, dans les éboulis.

Yendouma

calme_apparent

ah!... c'est sûr
à pas vouloir ouvrir les photos +grand +beau
... vous verrez pas trop!


camouflage_éboulis

Tout-de-même!...
(extrait agrandi de la photo précédente)

***

La chaleur écrase tout, pas de mouvements...
mais le calme n'est qu'apparent.
A l'ombre des arbres, c'est jour de marché.

Yendouma_jour_de_marché

marché à l_ombre

15_ombre_lumière

Chance, car la semaine Dogon fait 5 jours.
Aussi, quand vous n'êtes pas du coin,
difficile de s'y retrouver dans les dates de marché.

"Vous savez où trouver Alaye Kéné Atô?"

Le guide demande plutôt à 10 qu'à 1...en Dogon bien sûr.
Voilà!... c'est plus loin, reprendre la marche...
Encore 20mn de sable et soleil jusqu'à Yendouma Atô.
On se l'est mérité mais... quel hameau!
petit bijou, décor de théâtre!

Yendouma_Atô

...il faut encore grimper...
contourner la mosquée
(ses craquants oeufs d'autruche)

Mosquée_Yendouma_Atô

et derrière...

enfin

Vous savez quoi?... j'ai le trac.

Je suis partie de France, il y a presque un mois,
avec déjà l'intention de rencontrer cet homme...
J'ai emmené avec moi pour le lui donner
le magazine dans lequel j'avais lu quelques lignes sur lui
dans un dossier consacré au Pays Dogon...

J'ai dans mon sac une petite liasse de papier à dessin
et des crayons aquarelle et pinceaux, peu de choses...

et là, j'ai le trac...

Avec ce phénomène intense:
le long chemin avant ce moment remplit le mot rencontre
d'un sens entier et profond,
quelque chose de simple, nu et originel.

à suivre...


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Grand Dessinateur Dogon
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5 mars 2009

Alaye Kéné Atô, Grand Dessinateur Dogon

avant_dogonpage précédente:

atteindre Yendouma Atô,
falaises de Bandiagara


 

 


Alaye Kéné AtôAlaye ne parle pas français. Le guide fait le lien, dit que nous sommes venus jusqu'à Yendouma à ma demande, pour le rencontrer.

Immense sourire-lumière.

 

Un homme à la voix douce, discrètement chaleureux, sans effusions... Les choses à dire sont dites, simplement. Présence habitée de dignité.

 

Mais d'abord, il faut que nous nous installions, que nous prenions le temps de nous reposer, boire et manger. Ce n'est qu'à la fin de notre repas qu'il vient s'asseoir à côté de moi, sur le banc, accompagné de son jeune fils qui fera l'interprète. Je remarque qu'il s'est changé, des habits tout frais, une belle tunique, faire honneur...

Je lui remets le matériel à dessin apporté pour lui, et le magazine cité dans la page précédente. Son fils lui lit l'article, le lui traduit après que je lui en ai décodé certains termes. Alaye est authentiquement et très simplement heureux et honoré. Il écoute son fils comme on reçoit un bienfait. Je suis gênée par la gratitude qu'il me témoigne, j'ai fait peu...

D'abord, il veut qu'on parle d'où je viens, par où je suis passée. Puis il pose devant moi une petite mallette fatiguée et l'ouvre sur ses trésors: une coupure de journal, un petit livre sur lui, édité en France et écorné ... ses dessins. Il en éprouve une grande fierté, toujours aussi simplement.

Faits aux feutres sur feuilles A4. En parle, raconte, dit ce qu'il y a mis, son fils traduit. Les esprits, les génies, les satans et toujours la pierre à offrandes, les Dogons, leur bonnet, les épouses et la permanence de l'agriculture, représentée par la végétation. La lune et l'étoile pour la nuit.

Fumer est quasi mystique, ça vous met en relation avec le ciel, ça ne peut que bien vous inspirer, ça aide à réfléchir.

05_dessin_alaye7

 

Je trouve à ses génies qui pourraient être malfaisants un petit air espiègle et joueur qui me les rend sympathiques. Peut-être faudrait-il y voir de l'angoisse?...

extrait_de_texte_expo2

extrait d'un texte tiré du livre pré-cité

Moi, j'y vois de la grâce, de l'énergie, du mouvement et un commerce constant entre le monde du visible et celui de l'invisible, sans séparation entre les deux, et pas vraiment chargé d'hostilité. Extraits... (comme toujours, on clique dans vignettes pour VOIR dedans photos)

extrait dessin_alaye6

 

extrait dessin8

 

 

extrait dessin_alaye4 extrait dessin_alaye_5

Dessins que vous pouvez voir en entier (plus d'autres) dans l'album:

Alaye Kéné Atô, Grand Dessinateur Dogon"

bout_album_alaye.expo_venteDans cet album, vous trouverez les dessins que j'ai achetés, ceux que m'a offerts Alaye et quelques-uns d'une expo sur lui, installée entre-temps à l'hôtel "y a pas de problème", à Mopti, d'où je suis partie pour venir en Pays Dogon et que je vais retrouver en rentrant. Boucle!...

 

Alaye s'est mis à dessiner jeune, après avoir perdu sa main gauche dans l'explosion de son fusil à mèche au cours d'une cérémonie de funérailles. Ses premiers dessins étaient remplis de combats, d'armes à feu... Manifestement, son art s'est apaisé. Il est tourné maintenant vers ce qui occupe son esprit: son aspiration, son souhait le plus grand à devenir un jour Hogon (sur les Hogons, chefs spirituels, voir la page 5: mystérieux Hogons). Il dit essayer dés maintenant d'en être digne et s'y préparer spirituellement. Son visage s'éclaire quand il en parle. Je sais que le Hogon vit reclus, sans plus avoir d'activités. Je demande à Alaye s'il se retirera s'il est choisi, comme le veut la coutume...c'est oui!... s'il continuera à dessiner?... c'est aussi oui, comme une évidence, en dépit de la coutume.

Ainsi nous passons l'après-midi, de dessins en émotions, de paroles en bonheurs irradiés sur les visages, à l'ombre du toit de chaume d'un abri ouvert sur la falaise blanchie de soleil, dans ce village perché éloigné de la piste, auquel Alaye est profondément attaché, et qu'il ne trahirait pas en installant son campement plus bas même s'il sait que ce serait plus rentable pour lui. Il aime Yendouma Atô, c'est là qu'il veut vivre et recevoir les gens.

Avant de nous quitter, Alaye me demande de faire cette photo, ici, devant cette pancarte:

grand_dessinateur

Car, oui!... Alaye est conscient de sa valeur et peut-être même de sa noblesse. Il en est fier, sans forfanterie, mais plutôt comme ce qui se doit d'être.

Ensuite, prend un bâton canne, plus attribut de dignitaire que réel besoin, et se met en marche avec nous. Il nous accompagne sur notre retour, très droit et toujours digne. Les adieux se font plus loin, à la limite de la commune, avec les souhaits et bénédictions d'usage.

Bonne, bonne rencontre... ça se love dans votre esprit, ça vous donne des ailes.

Le retour vers Youga Nah se fait par la vallée. Le guide nous épargne, à son petit élève et à moi, la ligne droite qui nous ferait escalader les trois Youga (voir carte). Nous contournons  le plateau-îlot en remontant la vallée-couloir vers Koundou... mais à rythme soutenu impulsé par Oumar, le guide, qui sait évaluer ce qui nous reste de lumière du jour... le soleil se couche très vite ici.

village_au_soir
 

Entre Koundou et Youga Nah, nous aboutissons à l'eau que nous apercevions ce matin en grimpant aux trois Youga (3 pages avant), rappelez-vous: cette photo

eau eau2traces_bétail

... enfin, retrouver aux dernières lueurs du jour notre camp de base de Youga Nah...


L' ADEIAO : Association pour la défense et l'illustration des arts d'Afrique et d'Océanie, essaye de faire connaître l'artiste Alaye Kéné Atô. Sur leur site, une page lui est consacrée:

http://www.adeiao.org/mali/alaye-ato.html

Ainsi qu'une publication d'un de leurs carnets: 99,99 €

Alaye Atô, dessinateur dogon

N° 14 - Alaye Atô, dessinateur dogon
Avant-propos de Jean-Pierre Dozon, Directeur du CEA,
et Lucette Albaret, Présidente de l'ADEIAO
Textes de Bernard Pataux, Eric Jolly, Jacques Binet
(1999, 16 x 16 cm, 54 p.)
 

Depuis ce matin, l'ascension des trois Yougas, le défilé de Youga Dogourou et les ruines tellems (page 20), le plateau aux paysages fantastiques, (page 21) la plaine, vers Yendouma Atô (page 22), la rencontre avec Alaye... Quelle journée!... et je ne vous ai pas tout dit: je ne vous ai pas parlé de la rencontre au matin, en grimpant, avec une vieille dame au pied blessé pour qui ce soir notre jeune compagnon élève remontera depuis le campement lui porter médicaments, pansements et instructions dessinées ainsi qu'une bouteille d'eau vide pour garder l'eau bouillie, de la rencontre à Youga Dogourou village avec un vieux monsieur chez qui je n'ai vu qu'un vieil ivrogne quand Oumar a salué un vieil homme sage dont il a été heureux de recevoir la bénédiction et ces paroles de Oumar: "s'il est là, c'est qu'il y a une raison... Ses paroles, peut-être qu'aujourd'hui tu ne sais pas ce qu'elles disent mais elles disent quelque chose."... et d'autres choses encore...


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4 mars 2009

retrouver Alaye KENE ATÔ, deux ans plus tard

avant_dogonpage précédente,
ça se passait en 2008:
Alaye Kene Atô
Grand Dessinateur Dogon






Mi-Janvier 2010, en plein périple au Burkina Faso, le Pays Dogon est tout près ... Allez! un p'tit détour pour revoir les falaises. Et puis l'envie d'aller à YENDOUMA ATÔ saluer Alaye, deux ans après notre première rencontre qui m'a bien marquée.(Vous trouverez dans des pages à venir d'un blog qui démarre tout juste ("Burkina Faso, heurts et bonheurs")le trajet de Ouagadougou(BF) à KORO (Mali).)

A KORO, au soir du 13 janvier, je retrouve Oumar, le guide de mon premier passage ,il y a deux ans, sur les falaises de Bandiagara. Pour honorer ces retrouvailles, il arrive dans un magnifique boubou dogon de cotonnade safran, bonnet assorti. Au petit matin du 14, taxi-brousse jusqu'à BANKAS puis moto-stop jusqu'à KANI KOMBOLÉ, puis nous continuerons à pied.

Kani Kombolé et environs:  Visite... très beau, très visité...

 

carte_pays_dogon_g

Ça y est, je vois de quoi certains parlent quand ils évoquent une dérive trop touristique en pays Dogon, ce à quoi j'avais échappé dans le premier circuit en 2008: parkings sauvages de 4x4, touristes grégaires un peu trop présents et "cadeaux?"... c'est ici que ça se passe, ça va durer tant qu'on va rester dans la plaine. Sur le plateau, c'est désert...

Copie_de_panoramique_falaises_590px

Je sature, je zappe... Même Oumar tord le nez ("je voulais te montrer ce côté que tu n'avais pas vu, mais je sais que ce n'est pas ce que tu aimes"). J'abandonne TELI à ses cohortes guidées [montantes/haaa!photos/descendantes] trop envahissantes à mon goût. On traverse ENDE sans flâner. A Dondjourou, on grimpe sur le plateau : BEGNEMATO, petit bijou de village, vaut le détour. Grand calme et vue sans fin.

plateau_dogon plaine_Dogon

...Puis retrouver, pour redescendre après Dourou, la belle brèche vers Nombori ... Rythme soutenu, je veux dormir ce soir chez Jean GUINDO, à Ydjéli Nâ. Nous y arrivons en fin d'après-midi, chaleureuses retrouvailles... Jean est tout heureux et nous reçoit en amis. Tard dans la soirée, LAZARE,(faut aller voir dans les pages antérieures ICI ) prévenu par les bruits qui courent, viendra nous rejoindre... pas trop longtemps: le lendemain, il lui faut être à 6h dans les champs d'oignons dont la culture est en plein boum.

Le jour se lève à peine le lendemain que nous sommes déjà prêts à repartir... Jean vient tout sourire droit sur moi, me noue un pendentif de bronze autour du cou, me demande de ne pas l'oublier... et comme il se doit nous accompagne sur le début de notre route.
Ici, entre dunes et falaise, la vallée s'est rétrécie. Oumar, le guide, apprécie particulièrement cette partie qu'il trouve plus belle et nettement plus tranquille que vers Kani-Kombolé ("Bien sûr., je dois faire ce que le client me demande. Mais s'il me fait confiance, c'est vers ici que je l'amène"... je ne regrette pas de lui avoir fait confiance 2 ans plus tôt).

Vendredi 15, de Ydjéli Nâ à Koundou. La journée a été chaude. La marche dans le sable n'est toujours pas ma tasse de dolo, je suis fatiguée... Arrivés à Koundou, il nous resterait juste le temps nécessaire pour débarquer chez Alaye à la nuit tombante... Je préfère y arriver au matin, plus fraîche... donc, sage décision, nuit à Koundou.

Petit matin du troisième jour, après 2h de marche soutenue dans un sable toujours pas coopérant, enfin Yendouma!... Mais j'avais oublié... cette fichue distance qui sépare Yendouma de Yendouma Atô. Et il faut grimper!... Récompense:

 clic ! dans photos... dans toute la page

01_Yendouma_At_

 

 

alaye_campementAu détour d'une rue, près de son campement, nous voilà nez-à-nez avec Alaye. Grandes accolades, exclamations et rires... Voilà, c'est si simple... venez!... entrez... Alaye a agrandi son campement en hauteur... nouveaux aussi sur la nouvelle terrasse, la plus haute, 2 petits panneaux solaires sur lesquels il peut brancher des batteries de voiture... Musique!... sur un lecteur de cassettes à haut-parleurs crachotants...

campement

Pour Alaye, d'abord m'installer, s'inquiéter que je ne manque de rien, vouloir me mettre de l'eau à chauffer pour une douche, lancer le repas, me montrer les travaux qu'il a effectués, se faire raconter par le guide le chemin que nous avons fait, égrener un par un le nom des villages traversés comme si j'avais accompli un exploit... et me faire la fête... et aussi, ce n'est pas rien, communiquer sa joie à sa femme.

Cette fois-ci, Alaye partage notre repas.

Sous l'auvent, je remarque qu'il a installé une affiche...dictée à son fils qui a traduit:

Copie_de_affiche

 

"j'ai prix la daba": l'outil de l'agriculteur. Une sorte de houe à manche, à bout carré. Outil noble, souvent comparée au cheval dans les chansons dogons. Quand Alaye veut représenter un dogon agriculteur, il lui associe sa daba.

Bien sûr, le "Grand Dessinateur Dogon" m'ouvre enfin sa mallette à trésor... ça, je vous en parle dans la page suivante...

Sieste générale dans le campement... Pas pour moi, suis trop excitée... m'en vais me promener dans le village en respectant scrupuleusement les limites que m'a désignées Alaye, tel ou tel rocher comme autant de balises à ne pas dépasser, secrets et tabous obligent... Demain, il m'accompagnera et j'en verrai et saurai plus... et ça, je vous en parle dans deux pages... (utiliser le bouton suite en bas de page

Dans les petites sentes rocailleuses qui grimpent entre les maisons, je croise peu de gens... mais je sais ne pas passer inaperçue. Je vois bien qu'une femme tout en bas dans un champ, debout la main en visière, suit ma progression... j'entends bien qu'elle parle... et voilà deux gamins qui me rejoignent. Avec les quelques mots de français dont ils disposent, me demandent où je vais, s'inquiètent que je sois seule, me conseillent de me faire accompagner par Alaye. Que mon plaisir soit de me balader seule, que promesse leur soit faite de rester dans les lieux autorisés... mes essais d'explication ne leur font pas quitter leur air dubitatif et soucieux. Finement, ils prennent le parti de la courtoisie et, puisque je persiste, se chargent de mon itinéraire, m'autorisant en douceur les quelques détours minimes que je leur soustrais pour, tout sourire et prévenance, mieux me ramener au campement... avec ma complicité, faut bien dire, car je n'ai aucune envie de bousculer la communauté.

02_Yendouma_At_ 04_yendouma_at_
05_yendoumaAt_ 041_Yendouma_At_

Au soir, fatigue du voyage depuis Ouagadougou, couchée tôt: on m'a installé double matelas sur la terrasse du haut, vue à 360°, contraste entre la plaine et la falaise. Juste en-dessous, une terrasse garde-manger:

03_Yendouma_Atô

Petit-à-petit s'estompent les silhouettes des maisons, magnifiquement échelonnées à flanc de falaise. Apparaissent les petites lueurs mouvantes des lampes individuelles... et le ciel!...


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les dessins de Alaye
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4 mars 2009

Une évolution dans les dessins de Alaye

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Retrouver Alaye,
deux ans plus tard


 

 

 

Les premiers dessins de Alaye KÉNÉ ATÔ que j'ai découverts, des reproductions sur internet, étaient chargés de violence, de feu et de sang.

En bas de l'affiche présentée en page précédente, je vois la réalité de Alaye assumée maintenant par lui: l'accident originel, son amputation, la place centrale et bénéfique de la pierre à sacrifice dans sa vie qui tient à distance le traumatisme et son commerce apaisé avec les génies, à ses côtés derrière la pierre à sacrifice :

 

Quand j'ai fait sa connaissance, en janvier 2008, la plupart des dessins qu'il m'avait alors montrés avaient pour sujet le triangle [Génies/Pierre à sacrifice/Dogon] et ses très délicates inter-relations. (à voir dans l'album "Mali Alaye Kéné Atô, dessins" ) Aussi,  Alaye parlait beaucoup de son profond souhait d'être choisi un jour pour être Hogon (chef spirituel) et de ses efforts pour s'en montrer digne. Cela correspondait à une période rituelle où le village était sans Hogon. Les anciens n'avaient pas encore "capturé" celui qui succéderait au précédent, le propre père de Alaye, décédé depuis près de 2 ans.
Il m'avait présenté ses dessins de manière laconique : les génies, les pierres à sacrifice, les évènements représentés étaient juste nommés avec un air grave, absorbé.

Cette fois-ci, fin janvier 2010, les dessins foisonnent dans la mallette à trésor... Alaye a tellement de choses à en dire qu'après les premiers s'exclame : "Regarde, toi!... et mets de côté ceux que tu veux que je te raconte, je te dirai après. C'est trop long pour les faire tous."
Pendant que je trie, Alaye, assis à côté de moi, rit de bon coeur au passage de beaucoup d'entre eux, amusé par les situations qu'il a mises en scène...

mise en scène... oui, réellement car ce sont des petits contes, dont il donne un instantané final dans le dessin, mais dont l'histoire se déroule dans sa tête, un vrai film. Quand il raconte, il est toujours aussi absorbé, complètement dedans, comme happé, mais plus du tout grave. De l'humour s'est glissé là. Il termine beaucoup de ses histoires dans un éclat de rire.

Si les transactions autour de la pierre sont toujours présentes, je vois que le couple, la femme ont pris de plus en plus de place.

 

En pensant fortement à Alaye et son épouse, en voici un:

" La femme apporte de la bouillie de mil à son mari qui travaille aux champs.

Elle le trouve assis sous un arbre :

« Mon mari ..., tous les autres jours je te trouve en train de travailler dans les champs de mil et aujourd'hui, voilà que tu ne travailles pas comme les autres jours. Voilà que tu t'es assis à l'ombre d'un arbre. Que se passe-t-il ? Serais-tu malade ?

— Non, je ne suis pas malade. Mais le soleil tape très fort aujourd'hui. J'avais du mal à travailler et me suis mis à l'ombre.»

Mais en même temps, le Ômôlô-Shaytan s'approche de lui en secret et lui glisse à l'oreille : « Ta femme est bonne... Ne vois-tu pas que c'est une bonne personne ?... Tu dois te lever et te remettre à travailler pour elle car elle le mérite.» "

A voir la complicité qui unit Alaye et son épouse, les moments que Alaye passe assis près d'elle et le plaisir qu'ils prennent à discuter ensemble ... je rapproche ces inspirations nouvelles de ce que je lui ai entendu revendiquer ("c'est ma femme, elle seule!") et qui est écrit là: "...J'ai une seul femme..."

Vous pouvez retrouver ce dessin-conte avec 8 autres, à voir et lire dans l'album-photo : "Mali, Alaye contes dessins et mythes"


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futur Hogon
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4 mars 2009

Alaye, futur Hogon

avant_dogonpage précédente:
Une évolution
dans les dessins de Alaye




Ce jour, dimanche 17 janvier 2010,
Alaye me conduit jusqu'à ce qui est pour lui
le Saint des Saints, son rêve ultime.

les_secrets

Pour accéder à ces constructions inhabitées,
vestiges des habitations des Tellems,
il faut grimper au-dessus du village.

Alaye est devenu à Yendouma Atô
celui qui veille sur les Secrets
(masques, fétiches, objets rituels...)
Il s'assure du respect des tabous
et garantit la non-transgression des interdits.
Il fait autorité...

Tout au long de notre montée à travers le village
dans d'étroits passages encaissés
entre hautes clôtures de pierres,
les usuelles salutations à rallonges ricochent,
lancées joyeusement à Alaye depuis les concessions
par des personnes que nous ne voyons pas.
Alaye y fait écho sans trêve d'une voix chantante
qui ne s'interrompra qu'après la dernière maison habitée.
Fabuleuse musique...

vestiges tellems
03_les_secrets2

Cité interdite au profane, sacrée...

04_les_secrets4

Les Secrets sont enfermés ici,
dans cette case tabernacle ...évidemment inviolable.

Mais pas encore le plus émouvant pour Alaye,
il faut le suivre un peu plus loin, le plus beau est à venir...

05_résidence_du_hogon

06_les_secrets3

07_les_portes

C'est derrière ces murs qu'ont vécu, retirés,
les Hogons successifs de Yendouma Atô.
Choisi par les anciens pour être le prochain,
l'aîné des oncles paternels de Alaye s'y installera
après la période de dernière initiation.

Sur la question qui le taraudait en 2008,
Alaye est serein maintenant:
son tour viendra un jour, à son heure.
Mais d'abord, le temps de ses oncles...

 

porte de sortie

"Quand mon père est mort, il est sorti par là"

Il existe deux portes.
Il n'est pas possible pour le Hogon
d'entrer et "sortir" par la même porte.

08_l_entrée

C'est par cette porte qu'il entre,
puis vit seul derrière.

Quelques très rares hommes, initiés,
sont autorisés à en franchir le seuil.

Alaye souhaite que je continue à lui rendre visite
quand il sera Hogon.
Il viendra avec plaisir m'accueillir devant la porte.
Mais... il ne faudra surtout pas que je sois mouillée,
ni eau de pluie, ni sueur,
et que je n'ai rien de rouge sur moi.
Lui-même aura définitivement cessé de se laver.
Seul le serpent Lébé le nettoiera la nuit
en glissant sur son corps.

Le guide et moi restons respectueusement en retrait
tandis que Alaye va ouvrir LA porte
de ce sanctuaire dont sa qualité d'initié lui autorise l'entrée
et qu'il espère ardemment franchir un jour en tant que Hogon.

10_sa_maison

Puis se tourne vers moi, et s'adressant uniquement à moi,
m'invite du geste à m'approcher... encore, encore...
au plus près du seuil où je dois m'arrêter.
Comme la porte me cache encore
l'extraordinaire merveille qu'il voudrait que je vois,
il me tient en équilibre, basculée vers lui
qui s'est écarté,
mes pieds toujours rivés au dernier caillou autorisé.
...
et j'ai vu!...
Dans une petite cour, à droite de l'entrée.
Juste le temps d'un coup d'oeil.
Dressée.
Une pierre à sacrifice blanchie,
très haute, bien plus haute qu'un homme,
qui remplit Alaye d'émerveillement et de bonheur.

J'ai vu le coeur et la force du bonheur de Alaye.

11_redescente

 


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Amma, Yurugu, les Nommo, l'Homme
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4 mars 2009

Mythes Dogons des origines I : Amma, Dieu Créateur, Yurugu, les Nommo, l'homme

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Alaye, futur Hogon




toguna_dourou

Étrange et chargé de spiritualité : traverser les villages Dogons équivaut à ouvrir LE Livre. Autant de pages de la Genèse : les sculptures sur les piliers des Togunas (toguna?...voir ICI, milieu de page), sur les portes de bois, les serrures traditionnelles ...
Symboles graphiques, évocations des ancêtres mythiques, serpent Lébé... ET puis Oumar, le guide dogon, à l'aise dans ce panthéon toujours vivant pour lui et qui me parle sur les chemins, c'est selon et de fil en aiguille, de Amma, du Lébé, de la Ginna (prononcer guina), de Nommo...

C'est ainsi que, décryptées par mon accompagnateur, se tissent petit-à-petit dans mon esprit les représentations aux contours fluctuants d'une histoire originelle et fondatrice des Dogons.

Les photos de cette page sont réduites. Cliquer dessus pour les agrandir.
Les titres des photos apparaissent quand on pose la souris dessus.


Unique, à la fois dans tout et distant,
AMMA, LE DIEU CRÉATEUR

qui a mis dans chaque chose une part de son essence.

On ne lui donne pas de forme, il n'est pas représenté.

Modelant des boules d'argile et les lançant dans l'espace,
AMMA a créé les planètes dont la TERRE, dernière créée.
De celle-ci qui s'étira selon les points cardinaux,
il décida qu'elle serait son épouse.

les_planètes

Quand AMMA (ou AMA) voulut s'accoupler avec son épouse,
une termitière lui barra la route.
Termitière que AMMA dut détruire pour s'unir à la terre.

termitière

 

YURUGU

De cette première union contrariée
naquit un être non désiré, YURUGU, le chacal,
celui que Griaule a nommé "le Renard Pâle".
Cet être ratage, pas réussi car "tout seul" dit Oumar,
fidèle à cette conviction forte chez lui :
l'homme sans la femme n'est pas accompli
et ne peut rien faire de bon
ni la femme sans l'homme,
mais pas plus que l'individu sans le groupe.
On ne vaut rien seul.

YURUGU, rebelle à la loi divine (paternelle),
amène le désordre, facteur de chaos.
Mais il ne faudrait surtout pas que je le crois malfaisant.
Le chaos est un élément de la vie.
Mon guide a du respect pour YURUGU,
il insiste sur sa puissance.
Et puis, ce fils rebelle et indépendant
n'est ni hostile à l'homme, ni vraiment son ami
même s'il veut bien aider les devins (cf. plus bas).

Je n'ai pas vu représenté YURUGU.

NOMMO, génie de l'eau

D'une deuxième union de AMMA à la terre excisée,
union cette fois-ci harmonieuse,
naquit le NOMMO, des jumeaux à la fois mâle et femelle,

terre_et_nommo mère_terre_et_jumeaux_et_femme

être parfait puisque deux, puisque masculin et féminin.

nommo

Le Nommo (ou Nômô) est génie de l'eau.
Doté de grands pouvoirs ...
Comme la Terre fertile, ces jumeaux sont associés
au renouvellement de la vie, culture et fécondité.

copie_pilier_m_re_terre_et_jumeaux

Amma a initié l'un des Nommo à la Première Parole,
le Verbe créateur qui insuffle la vie,
ce qui a  suscité la convoitise de Yurugu.


NOMMO et Nommos... Quand Oumar utilise le terme Nommo, tantôt je dois comprendre ce couple mythique primordial, être idéal fruit de l'union du Dieu suprême à la Terre, son épouse... tantôt il me faut me représenter des génies multiples, liés à l'eau : chaque mare ou point d'eau, chaque puits a son Nommo. Celui-ci s'en irait que l'eau se tarirait, aussi est-il important de ne pas le mécontenter, l'eau étant trop précieuse. On lui offre des sacrifices et on respecte certains interdits, comme éviter le rouge (le cuivre par exemple est considéré "rouge"). Ce Nommo-génie, en général, ne fera aucun mal aux dogons habitant sur le même lieu que lui, mais peut "manger", "avaler" des dogons venant d'un autre village. Il peut prendre plusieurs formes, êtres humains, animaux ou objets, pour piéger sa victime... D'après Oumar, les Nommos peuvent s'absenter temporairement. Il pense qu'ils se rendent entre eux des visites de courtoisie.

lire:
Nommo,le génie d'eau. Paroles Dogon, Tellem & Nongom Jacky BOUJU


 

LE VOL DE LA PAROLE

Voici que YURUGU, envieux de cette Parole,
tente de la dérober au NOMMO.
Le NOMMO croit lui échapper en courant se réfugier,
petite fourmi, dans les entrailles de la Terre, fourmilière.
YURUGU déterminé l'y poursuit et vole la Parole Sacrée.
Mais pour l'obtenir a ainsi commis l'inceste ...
et introduit le désordre.

Détenteur maintenant du Verbe,
YURUGU connaît les desseins de AMMA.

Fils révolté, il sera en mesure de les révéler aux hommes
par l'entre-mise des devins qui sauront lire
dans la Table de Divination*
les empreintes laissées la nuit par le renard
en réponse aux questions qui lui auront été posées.


*images ICI (chez http://picasaweb.google.com/valzouz) et ICI (chez http://nezumi.dumousseau.free.fr/mali/dogon2.htm)
On interroge YURUGU pour les évènements importants de la vie (mariages, accouchements, maladie, décisions, voyages...) ou pour communiquer avec les ancêtres.
La table est dessinée avant le coucher du soleil. Un bâton couché représenterait un ancêtre, un bâton debout, une personne vivante et les tas de sable, les biens matériels. Des appâts, en général graines d'arachide, sont disposés dans les cases de la table pour attirer le renard dont le devin déchiffrera au matin les traces.


 

LA CRÉATION DE L'HOMME

AMMA le Dieu tout puissant se détourne alors de la TERRE.
Avec de l'argile, il façonne le premier couple humain.

toguna_iréli__couple_d'ancêtres toguna_dourou__couple Toguna_Dourou_couple_et_crocodile

Ce premier couple a engendré les 8 ancêtres premiers,

porte_ancêtres_et_crocodiles__banani

quatre couples...*

d_tail_porte_banani

ancêtres communs à tous les dogons.

*Chacun de ces couples est rattaché à un élément : l'air (Amma Serou), la terre (Lebe Serou), l'eau (Binou Serou) et le feu (Dyongou Serou)...

Les premiers humains, les ANDOUMBOULOU, ne connaissaient pas la mort. Devenus très vieux, ils se transformaient en serpents. Ils entraient alors dans un autre monde où se parlait le SIGUISO, une langue différente de la langue du monde ordinaire, une langue secrète.

Mais  un  jour ... la suite dans la page suivante...


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l'apparition de la Mort, le LÉBÉ
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4 mars 2009

Mythes Dogons des Origines II : l'apparition de la Mort, le LEBE

avant_dogonpage précédente:
Mythes Dogons des Origines I
AMMA, Dieu créateur, YURUGU, le NOMMO, l'Homme

 

 

 

... Les ANDOUMBOULOU, premiers hommes,
ne connaissaient pas la mort.

toguna_dourou__détail_hommetoguna_dourou__femme_détail
toguna_dourou_homme_et_amulettetoguna_dourou__femme_au_nombril

mais un jour...

lébé1lébé2

Comment la Mort est arrivée parmi les hommes ...

Ainsi que dit dans la page précédente, les ANDOUMBOULOU devenus vieux (et sages) se muaient en serpents. La Mort leur était inconnue. Ils s'en allaient par des grottes poursuivre leur vie dans un monde parallèle, le monde des Yébans (des génies), ce qui ne leur enlevait pas la possibilité de revenir faire un tour parmi les humains non encore transformés. Les aïeux mués en serpents, puis en Yébans, continuaient à veiller sur leur descendance...

Dans le monde des Yébans se parlait une langue sacrée qui devait rester secrète, le Sigui So.

lébé3lébé4

Or, voilà qu'un jour, un vieillard nouvellement devenu serpent croise sur le chemin de son départ un groupe de jeunes hommes bruyamment chahuteurs. Ceux-ci ont, par jeu, enfilé les jupes de fibres rouges sang, don de AMMA, qui ne devaient se porter que pour les cérémonies...

Colère du vieillard, d'autant que lui-même avait enseigné ces jeunes  gens et les avait bien mis en garde contre cet interdit. D'indignation, il se mit alors à les rabrouer sans réaliser qu'il leur parlait en Sigui So, cette langue qu'aucun humain ne devait entendre avant sa métamorphose. Sacrilège!...

lébé_6lébé_5

Voilà notre vieillard/serpent devenu impur, les Yébans ne l'acceptent plus dans le monde des génies. Il ne peut non plus revenir auprès des humains qu'il a quittés puisque sa métamorphose s'est accomplie... alors il meurt! ... Ses fils l'ont enterré dans une grotte.

C'est ainsi que la Mort s'est introduite chez les hommes... et ne les a plus lâchés.

lébé7lébé_6

 

 

Pour vous parler des mythes Dogons, j'ai choisi de m'en tenir aux récits de Oumar, le guide Dogon qui m'accompagnait. Sans chercher à interpréter, je vous les livre tels que je les ai découverts tout en sachant depuis qu'il existe d'autres versions et d'autres niveaux de récits.

Au sujet de l'apparition de la mort chez les ANDOUMBOULOUS, les mythes et leurs significations, voici des pages très intéressantes de Anne DOQUET dans le lien ci-dessous :

*"Les masques dogon : ethnologie savante et ethnologie autochtone"

Attendez! attendez... Mort et enterré notre ancêtre à la langue profanatrice ?...
Pas sûr qu'il ait dit son dernier mot... à suivre ...


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Mythes Dogons des Origines III
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4 mars 2009

Fombori, entrée dans la chaîne de Gandamia

avant_dogonpage précédente :
rites funéraires Dogons II
sacrifices et masques
à la maison du mort



Au petit matin ce mercredi 16 janvier 2008, je quitte Mopti où j'étais revenue au retour des falaises de Bandiagara (pour voir ce retour, aller page "Mali, sur la route" le paragraphe du milieu : "attendre et y prendre goût"). J'ai de nouveau fait appel au guide Oumar, puisque suite de nouveau en pays Dogon. Une envie de pousser vers le nord-est, jusqu'à Hombori et la célèbre Main de Fatma... Bâchée jusqu'à Sévaré, puis bus jusqu'à Douentza...

situation Fombori Hombori

carte_Mopti_Fombori_Hombori

...plus exactement, FOMBORI, première halte, village à 4km après Douentza ...

Fombori village

cliquer dans photo pour profiter de la vue

Le village lui-même est à l'écart de la route (dire "le goudron"), la N16 qui aboutit à GAO et qu'on devine, ligne droite parallèle à l'horizon sur la photo, aux taches claires des bâtiments qui la bordent, parmi lesquels les campements.

A pied, belle rencontre et bout de conduite sur le trajet entre le campement du Gourma, au bord du goudron, et le village :

petit berger

fin de journée

retour des troupeaux

retour

Au village, fortement islamisé, suis séduite par un musée très particulier dont je vous parle dans la page suivante : le Musée Dogon de Fombori.

On retrouve autour de Fombori les massifs de grès ferrugineux, derniers reliefs de la falaise de Bandiagara et premières esquisses de la Chaîne de GANDAMIA, magnifique jusqu'à Hombori (vous verrez...2 pages plus loin).

grès ferrugineux, Fombori

chaîne de Gandamia

panoramique Fombori

faut vraiment cliquer dans photos pour profiter de la vue

Au-delà du village, dans ces rochers d'où j'ai pris ces photos, au-delà des 2 enfants accompagnateurs à droite, sont déposés là depuis des siècles, des ossements de TELLEMS... maintenant exposés et fragiles... à suivre


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cliquer dans l'icône ci-dessous :                    La Banque Culturelle de FOMBORI
contre le pillage
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4 mars 2009

La Banque Culturelle de FOMBORI, contre le pillage

avant_dogonpage précédente :
Fombori,
entrée dans la chaîne de GANDAMIA

 

 

 

banque culturelle de Fombori

 

Je veux, à Fombori, voir le musée Dogon dont le guide m'a parlé comme d'un lieu de grande authenticité pour sa propre culture. Fermé ... Il faut d'abord,  à travers le village, retrouver celui qui s'en occupe.

À l'entrée, sur une petite table, un registre ouvert, grand cahier dans lequel j'inscris à la suite de bien d'autres, mes nom et prénom, ma nationalité, la somme que je paye... dans des cases en lignes soigneusement préparées à la règle et au stylo.

La visite est guidée et commentée par celui qui nous a ouvert le musée.  En le comptant, nous voilà 4, mon guide Oumar, un ami à lui qui a souhaité nous accompagner, guide lui-même, croisé au campement du Gourma (et membre de l'association des guides) et sans client aujourd'hui, plus moi. Autant dire visite confidentielle.

Sous le faible éclairage, des statuettes rituelles de bois, des statues plus grandes, des bogolans, bijoux, poteries mêlés à des objets traditionnels du quotidien... Tout chargé de significations, une ambiance de sanctuaire, comme un reliquaire des us et coutumes Dogons dans un village maintenant fortement islamisé.

 


Musée ou banque?...les deux!... et voilà un remarquable fonctionnement que je m'en vais vous exposer rapidement:

Tout démarre par l'action d'un groupement de femmes de Fombori, sous l'impulsion de sa présidente Aïssata Ongoïba. Cherchant des sources de revenus, elles commencent en 1993 à organiser des expositions-ventes d'artisanats locaux adressées aux touristes... Une bonne idée qui amène plus tard les villageois à construire un bâtiment pour abriter ces expos. La future "Banque Culturelle de Fombori" est née. En 1996, elle est pleinement effective avec ses trois volets, 1ère banque culturelle du Mali, inaugurée en 1997.

Institution villageoise, la Banque Culturelle est à la fois Musée, caisse de micro-crédit et centre de formation. Les villageois qui souhaitent emprunter de l'argent à cette caisse déposent en échange et en prêt un objet culturel qui vient enrichir les collections du Musée. L'argent emprunté doit être réinvesti dans un projet rémunérateur. Mais aussi...

"Par la même occasion, ils peuvent bénéficier de formation en gestion et d'un perfectionnement en artisanat afin de répondre de façon durable et efficace à leurs besoins de développement social, culturel et économique et, par conséquent, améliorer leur niveau de vie." *

L'objet revient à son propriétaire quand l'emprunt a été remboursé. Durant toute la durée du prêt de l'objet, son propriétaire peut venir le chercher pour l'utiliser dans les rîtes célébrés et le ramener après. Toutefois, si un emprunt n'a pu être remboursé, l'objet engagé restera la propriété du musée (avec un taux de remboursement d'environ 93%).

 

En développant des activités génératrices de revenus, la banque culturelle assure un autre de ses principaux objectifs : mettre un frein au pillage du trésor culturel du pays, lutter contre la dispersion et le trafic (fléaux qui ont débuté avec les 1ers explorateurs, puis les intérêts des musées coloniaux et autres convoitises de collectionneurs ou trafiquants).

    "Dépositaires d'une riche tradition culturelle, les populations rurales sont aujourd'hui confrontées à une pauvreté endémique qui s'accentue lors des sécheresses récurrentes. Pour faire face à ces crises et se procurer des ressources financières, elles ont très souvent recours au pillage des sites archéologiques ou à la vente de leurs objets au profit des collectionneurs d'objets d'art..." *

* extraits d'un article de Aldiouma Baba Mory Yattara, très intéressant que je vous recommande vraiment de prendre le temps de lire:

"Les banques culturelles du Mali, une expérience porteuse d'espoir" Aldiouma Baba Mory Yattara : http://www.sudplanete.net/index.php?menu=arti&no=6724


Ainsi, quand nous leur avons dit au village notre intention d'aller jusqu'aux anciens cimetières Tellems, des vieux, inquiets et contrariés de nous voir partir vers les rochers, nous imposent-ils l'escorte de jeunes garçons, bien que mes deux acolytes soient eux-mêmes Dogons, respectueux et familiers de l'endroit...

ancien cimetière de Fombori

ceux qui furent

cimetière Dogon de Fombori

les ossements des ancêtres

anciens rites délaissésOssements mêlés, d'un autre temps, déposés générations après générations, dans des ruines haut perchées, escamotées par une roche complice.

Mais aussi,  pour les Dogons, présence tutélaire et vénérée de leurs prédécesseurs TELLEMS ...

 

 

Bizarrement, l'atmosphère y est plutôt paisible, très éloignée d'une sensation morbide... J'ai du respect pour ces vieux os blanchis qui veillent là depuis des siècles...

 

 

... pureté de l'air... beauté du paysage...vue panoramique sur Fombori

Le frisson un peu crispé, ce n'est pas là qu'on peut l'avoir...

le boucher du bord de pistePar contre, avec le boucher du village, au coin d'un chemin sur le retour... là, peut-être... animal fraîchement tué, et à ce titre bonne et saine viande appréciée par l'ami de Oumar qui en profite pour faire son marché.




Au campement du Gourma... un petit mot sur "les Amis du Gourma", association d'une trentaine de guides de la région, fonctionne comme une mutuelle qui gère le restaurant, le campement-hôtel, propose des circuits et apporte grâce à une caisse commune un petit revenu aux guides temporairement sans travail... indispensable union là aussi pour pouvoir subvenir aux besoins de chacun.


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chez Lélélé
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4 mars 2009

en route pour HOMBORI, chez Lélélé

avant_dogonpage précédente :
La Banque Culturelle de Fombori,
contre le pillage.

 

 

 

Sur la route, entre Fombori et Boni,
au pied de la chaîne de Gandamia

 

sur la route vers Hombori

Paysages magnifiques...

Je suis aux premières loges pour apprécier.

Une des conséquences des choix faits par le guide dans cet art difficile: jongler avec les finances pour se ménager le plus de bénéfices possibles sur le forfait à la journée, tout en essayant de me satisfaire au maximum.

Clic! photos...>>> + grand, + beau


Ce matin-là, au départ de Fombori, il a préféré l'option taxi-brousse plutôt que bus. Pour optimiser le transport, a parié sur l'opportunité du marché de Boni (voir la carte), qui a lieu ce jour. Effectivement, véhicule très facilement trouvé pour partir, une bâchée chargée de tout ce que peut contenir une bâchée un jour de marché... (je vous ai déjà détaillé ça ICI, milieu de page: "les Bâchées sont mes chouchous").

Nous partons bien sûr quand il semble qu'on ne puisse plus glisser un papier à cigarette entre deux passagers. Mais, voilà... en cours de route, sur cette interminable ligne de goudron qui s'insinue entre grès vertical et immense plaine déserte et nue, croyez-vous qu'on aurait le cœur de refuser ces deux bergers peuls (ou bellas?) qui espèrent patiemment sur le bas-côté, entourés de toute la famille, de moutons... et de nattes liées en gros tas, préparées pour... ben... pour le marché de Boni!?... Ça serait vraiment manquer d'humanité!... D'autant que, contrairement à ce que pensait Oumar, on n'a pas vu grand monde sur cette N16...

Bon!... Pas d'problème ... on va se pousser, personne ne rechigne... Heureusement, c'est une bâchée minimaliste, juste les arceaux, pas de toile : ça permet de gagner de la place sur l'extérieur... Le chauffeur râle bien un peu planté devant le volume des nattes à rajouter sur ce qui dépasse déjà grandement de sa galerie de toit. Prend l'air de celui qui va vraiment pas pouvoir y parvenir.. Mais tout finit par trouver place, hommes et biens... et moi, mieux que tout.

Car... M'apercevant, comprimée dans un angle, et pensant peut-être que n'étant pas accoutumée à ce degré d'inconfort, ce pouvait être plus difficile pour moi que pour les autres, le chauffeur fait brusquement descendre un homme de sa cabine et lui octroie d'autorité ma place... Et c'est ainsi que je me suis retrouvée derrière ce pare-brise brisé, privilège que je n'avais pas demandé mais que je n'ai pas refusé, trop heureuse du confort relatif sur cette banquette où nous ne sommes que trois et surtout du bonheur de pouvoir ainsi, pendant le reste du trajet, profiter pleinement de la beauté de ces étranges paysages.

Le reste du trajet... nous laissera à mi-course!... au carrefour où la piste pour Boni quitte la nationale (carte). Carrefour désert qui ne rend pas vraiment ce que Oumar en attendait, à savoir le trafic salvateur de véhicules revenant du marché, trafic anticipé suffisant pour qu'on se dégote le truc à roues et moteur qui irait dans la même direction que nous et si possible, aussi loin... Mais  ce carrefour rend bien autre chose, une attente qui finit par se faire oublier, un temps étiré au-dessus d'une plaine où peu de choses pourraient arrêter le regard... Chaleur et économie de bruits, de gestes, de paroles... Et l'abri d'une obscure et minuscule gargote cubique, ficelage en sacs de mil refermé étroitement sur son îlot d'humanité... Heures suspendues que je vous ai déjà livrées dans ce bref roman-photo : sur le fil de l'attente (il vous faudra peut-être y zoomer pour lire les textes intégrés aux images, canalblog ne m'a pas aidée sur ce coup-là).


Chez Lélélé

 

chez Lélélé à Hombori

Presque en famille...

 

vaisselle chez LéléléLélélé a longtemps été guide. Il a construit ce campement à Hombori petit à petit. Il y vit avec sa famille, a plus ou moins levé le pied sur ses activités de guide et se consacre à l'accueil. On se sent bien chez lui...

Les enfants du campement

Ce petit bout de bonne femme au regard volontaire veut vraiment sa séance de pose spéciale enfants : elle prend les choses en main, organise son petit monde, fait ses choix de mise en scène pour elle-même et ses jeunes frère et soeurs...

enfants chez Léléléfratrie

Le campement, halte chaleureuse au bord du goudron, se nomme KAGA TONDO... Lélélé a un blog sur lequel vous trouverez plus d'infos:

http://lelele.skyrock.com/

De l'autre côté de la route, par-delà une crête sur laquelle grimpe le village ... le mont HOMBORI où je vous emmène dans la page suivante, si vous voulez bien m'y suivre...

 

massif Barkoussi à Hombori


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point culminant du Mali
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